摩尔定律指出 当价格:Let's have a cup of tea ! Un art coutumier très british

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Let's have a cup of tea ! Un art coutumier très british

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  Expertissim présente un service à thé de l'époque victorienne, nous rappelant ainsi l'importance de cette coutume outre-Manche. Mais le thé est un breuvage chinois qui n'est arrivé en Europe qu'au XVIIe. Comment et pourquoi les Anglais en sont-ils devenus si friands ? AU FOND DE LA TASSE , LES ORIGINES DU BREUVAGE Parce qu'elle est liée à l'histoire des colonies et de la Compagnie des Indes, la tradition du thé est une donnée essentielle de l'art de vivre britannique, ancrée dans la mémoire du pays depuis le XVIIe siècle, Dès le début du XVIIe, ce sont les marchands hollandais qui ont le monopole du négoce des produits rares orientaux en Europe. L'arrivée du thé en Angleterre est donc plut?t obscure malgré le lien étroit qui unit dès le milieu du siècle la East India Company et les marchands Chinois. L'hypothèse la plus probable énoncerait que les premières feuilles de ce breuvage oriental auraient simplement été rapportées en souvenir par les marins. Une fois en Angleterre, elles auraient séduit les coffee houses, où comme le nom l'indique, on ne consommait encore que du café.  C'est pourtant une étrangère, l'infante portugaise épouse du roi d'Angleterre Catherine de Bragance qui introduisit cette tradition aujourd'hui très British : elle buvait du thé à toute heure de la journée et n'hésitait jamais à faire partager son plaisir gustatif à la cour. Cette denrée étant encore chère et luxueuse à cette époque, son go?t fut d'autant plus remarqué, admiré, puis copié. Bien que le gouvernement per?ut de lourdes taxes sur cette boisson jusqu'à la fin du XVIIIe, sa popularité ne cessa de s'accro?tre. LE XIXe INSTAURE LE TEA TIME : Tout d'abord, les ? Tea gardens ? ou ? thés dansants ?, ont popularisé le thé en lui donnant une image de boisson simple et accessible. En effet, dès 1732, on distribue, contre paiement du droit d'entrée, du thé, du pain et du beurre, lors des après-midis dansantes ou lors des feux d'artifices qui ont lieu dans les jardins du Ranelagh. Par la suite, des tea gardens furent ouverts tous les samedis et dimanches dans l'ensemble du pays, afin de restaurer les participants au point culminant de l'après-midi et de redynamiser la danse et prolonger l'après-midi. Cette tradition, qui a connu une baisse de popularité dans les années 1800 avec le développement de l'industrie, existe encore en Angleterre de nos jours. Au XIXe, le thé investit les espaces les plus traditionnels de restauration grace au principe du ? teetotal ?, qui serait étymologiquement dérivé de tea. Cette boisson, aux vertus dynamisantes et antioxydantes s'est révélée très utile dans la lutte contre les alcools forts que le peuple consomme avec excès dans les années 1850 : sur proposition gouvernementale, les tavernes et h?telleries en servent donc abondamment à la place du gin. Puis, en 1864, naquit le premier salon de thé, grace à la gérante d'une boutique de l'Aerated Bread Company, qui persuada ses directeurs de lui permettre de servir de la nourriture et des rafra?chissements dans la boutique. La popularité de son initiative fut telle qu'elle lan?a, en même temps que les bases du Salon de thé, l'une des bases de l'émancipation de la femme de la femme anglaise qui pouvait désormais rencontrer ses amis sans chaperon et sans souiller sa réputation. 

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LES HEROS DE NOS GOUTERS :

Les noms les plus célèbres aujourd'hui sont en fait ceux des pionniers de la diffusion du tea time . Robert Fortune, tout d'abord, était un des principaux gérants de l'exportation des cultures chinoises et indiennes en Angleterre. Il fit également la découverte d'une tradition très ancienne, celle du ? thé senteur ? : les Chinois mettaient des fleurs odorantes dans leur breuvage afin de donner un go?t particulier. C'est là l'origine du célèbre thé au jasmin. Thomas Lipton ouvrit les premiers comptoirs de thé à Londres et Thomas Twining, fournisseur de la reine Victoria et du Prince de Galles, inventa la dégustation à la tasse en commercialisant le thé conditionné en sachets de 100 grammes. Ce n'est que dans les années 1920 que les premiers sachets, en tissu ou en gaze, sont commercialisés. Cette industrie, appuyée par l'américain Tetley, ne se développe réellement que dans les années 1960. 

QUAND DEGUSTE-T-ON LE THE ?

Le thé se prend ordinairement le matin pour stimuler le réveil, puis dans la journée, après les repas pour aider à la digestion. Une bonne journée doit commencer par du thé, c'est pourquoi la première tasse est souvent prise au lit, accompagnée de biscuits secs et d'un petit pot de lait : il s'agit du Early Morning Tea. Il précède le Breakfast Tea. Les pauses de 11 heures et de 17 heures sont également des bonnes occasions de boire une tasse, tout comme le déjeuner. Les ? breaks ?, qui furent pourtant contestés par les autorités au XIXe car on pensait qu'ils ramollissaient les employés, sont aujourd'hui considérés comme essentielles pour effectuer efficacement les taches demandées. N'oublions pas de citer le fameux ? Tea break ? qui, des années 1800 jusque dans les années 1970, était une pratique courante dans les usines et l'armée, au cours de laquelle, on nourrissait et abreuver les ouvriers. Le ? Five o'clock Tea ? est aujourd'hui devenu un véritable rituel en Grande-Bretagne,  rituel qui perdure depuis le XIXe siècle grace à la septième duchesse de Bedford, en un temps où l'on déjeunait très t?t et où l'on d?nait très tard. Elle coupait son après-midi en deux en prenant un peu de thé accompagné d'un biscuit.  Elle commen?a peu à peu à inviter ses amis à partager ce moment et lan?a ainsi une mode dont le succès fut rapide et considérable.  Le ? High Tea ? (thé du soir) est un véritable repas à prendre avant de se coucher, en remplacement du d?ner. L'Afternoon tea est même devenu le Hight tea dans les communautés ouvrières et agricoles : ce go?ter dinatoire ou principal repas de la journée était un compromis entre le délicat encas de l'après-midi auquel s'adonnaient  les Ladies dans

leurs salons, et le d?ner de 7 ou 8 heures le soir. On servait donc avec le thé chaud de la viande, du pain et des gateaux. Depuis l'époque coloniale, les anglais savent choisir le thé adéquat à l'heure de dégustation. Ils privilégient donc les thés plus corsés le matin et les thés plus légers pour le High tea, tout en composant avec habilité des mélanges réservés aux pauses de l'après-midi, mélanges que l'on nomme justement ? mélanges anglais ? car ils en détiennent seuls les secrets.  

LA CEREMONIE, UNE COUTUME DONT IL FAUT CONNAITRE LES ROUAGES :

Servir le thé en Angleterre suit un cérémonial, certes moins rigoureux que son homologue japonais, mais qui impose des rites immuables, auxquels la ma?tresse de maison a été initiée dès l'adolescence. Il faut d'abord ébouillanter la théière puis ajouter dans l'eau frémissante (jamais bouillante car cela pourrait tuer les ar?mes et empêcher leur diffusion) une petite cuillérée de thé par tasse, plus une pour la théière. Après avoir laissé mijoter trois à cinq minutes, il faut remuer et enfin servir sur le lait froid au préalablement mis dans la tasse. Le sucre est le dernier ingrédient ajouté. Les anglais aiment ajouter une rondelle de citron ou d'orange, fruits qui ont la capacité de développer le go?t et le parfum des feuilles. Culte domestique et social, le rite du thé de l'après-midi est le mieux connu. Le thé d'après-midi peut se servir dans le boudoir ou le salon, chaque semaine et lors d'occasions spéciales, entre 16 h et 18 h, selon les préférences de la maison. Il s'accompagne de  patisseries sèches, de biscuits, de scones, de fruits de saisons, de noix ou de sandwichs au concombre. La ma?tresse de maison prépare le thé et tend la tasse au premier invité. Les filles de la maison ou, s'il n'y en a pas, de jeunes femmes invitées, aident au service. S'il n'y a pas assez de femmes, les hommes sont tenus d'aider. L'h?tesse est tenue de resservir les invités tant qu'ils le désirent, sans comptabiliser le nombre de tasses consommées, ni sans lui demander. L'invité doit attendre qu'on lui en offre à nouveau, sans réclamer car cela para?trait impoli. La ma?tresse de maison comprend qu'elle doit s'arrêter de servir lorsque l'invité retourne la tasse sur la soucoupe et qu'il y dépose par-dessus la cuillère en équilibre. 

Théière, pot à lait et sucrier sont nécessaire pour déguster le thé avec ses amis selon les règles que dicte le rite anglais. LES ACCESSOIRES DE LA DEGUSTATION : Les spécificités du service à thé découlent de la popularité de ce breuvage : Les premières tasses de thé, héritées de la vaisselle chinoise, n'avaient pas d'anses et c'est au fur et à mesure de l'adoption du thé par l'Angleterre que l'on voulut des accessoires plus proches des formes anglaises. Ainsi, comme au Japon, l'industrie de la poterie et de la porcelaine se développe grace au thé, fournissant aux gourmands autant de tasses et de théières différentes (dont la forme est fille de celle de l'aiguière chinoise) qu'il existe de variété de thés et de cérémonies. Les Bo?tes à thé ont elles aussi une histoire : Les jarres et les bouteilles chinoises constituèrent les premiers récipients nécessaires au stockage. Peu à peu les jarres et bo?tes européennes furent déclinées dans toutes les formes, toutes les tailles et tous les matériaux. Le mot "caddy" ne fut employé qu'à partir de la fin du XVIIIe, quand le mot "kati" (indiquant une dose d'environ 500 grammes) fut adapté en langue anglaise. Les caddy ou coffres à thé, soigneusement verrouillés et enfermées dans le salon par la ma?tresse de maison seule propriétaire des clefs, possédaient deux ou trois compartiments nécessaires au rangement des différents thés et du sucre.   A la fin du XIXe, le prix du thé se mit à diminuer, l'utilisation des ces coffres précieux déclina et les feuilles de thé furent transférées dans des bo?tes plus pratiques et moins esthétiques rangées dans la cuisine. Cependant, la production de services à thé ne s'affaiblit pas, bien au contraire. 

ET POUR L'EPOQUE VICTORIENNE ? Le règne de Victoria, qui s'étend de 1837 à 1901, se caractérise par une affirmation de la puissance anglaise, d'un retour aux arts gothiques et préraphaélites, et d'un essor de l'industrialisation remarquable dans l'art par l'utilisation de matériaux modernes, qui jusque là avaient été mal considérés. C'est ainsi que le service à thé de porcelaine s'actualise, s'épure, et prend la silhouette linéaire qu'on lui conna?t au XXe. Des designers comme Christofer Dresser révolutionnent l'art du thé, alors devenu un art de vivre qui scande la journée des ouvriers, des agriculteurs et des patrons. La porcelaine est en effet un matériau noble et fragile, alors que le métal permet de faire la Tea Break dans des conditions naturellement moins appropriées. Le service à thé qu' Expertissim présente est un exemple fort de la nouvelle conception de la dégustation du thé au XIXe. On peut attraper le récipient sans se br?ler grace aux anses de bois poli, et le métal, dont les lignes fermes et épurées confèrent aux pièces des allures modernes et novatrices, tout en assurant la solidité du service. Ce lot est donc, par son usage et son esthétique, un emblème signifiant de la culture anglaise car il constitue une des traditions coutumières majeures de l'Angleterre (la cérémonie du thé), autant que le symbole de la grande époque industrielle du pays.

 

Pauline BALAYER (étudiante à l'Ecole du Louvre)